Le Portugal a arraché une victoire in extremis contre l’Irlande (1-0) lors du troisième tour des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, au terme d’un match haletant disputé à l’Estadio José Alvalade de Lisbonne. Si le score final reflète la domination portugaise, la rencontre a longtemps semblé tourner à la frustration pour les hommes de Roberto Martínez, incapables de concrétiser leurs nombreuses occasions.
Devant un public passionné, les Portugais ont monopolisé le ballon dès les premières minutes. Avec Bruno Fernandes à la création, Bernardo Silva sur les ailes et Cristiano Ronaldo en pointe, le Portugal a imposé un pressing constant, acculant l’Irlande dans sa moitié de terrain. Pourtant, malgré cette maîtrise, la défense compacte des visiteurs, emmenée par Nathan Collins et le gardien Caoimhín Kelleher, a résisté avec courage et discipline. Au fil du match, les occasions se sont multipliées, mais le réalisme a fait défaut aux Lusitaniens. Ni João Félix, ni Diogo Jota, ni même Ronaldo n’ont trouvé la faille, les frappes se heurtant systématiquement à un Kelleher inspiré.
L’un des tournants du match est survenu à la 75e minute, lorsque Cristiano Ronaldo a obtenu un penalty après une faute dans la surface irlandaise. Le capitaine portugais, fidèle à sa réputation de leader, a pris la responsabilité de tirer. Le stade retenait son souffle alors qu’il s’élançait, mais le destin en a décidé autrement : sa frappe, puissante mais légèrement trop axiale, a été repoussée du pied par Kelleher, qui a réalisé un arrêt décisif. Ce moment a semblé redonner espoir à l’Irlande, qui a continué à défendre avec acharnement, espérant décrocher un nul héroïque. Ronaldo, visiblement frustré, a tenté de se racheter à plusieurs reprises, multipliant les appels et les tirs, mais rien ne voulait rentrer.
Le public portugais, d’abord silencieux après le penalty manqué, a ensuite poussé son équipe à aller chercher la victoire. Le sélectionneur Roberto Martínez a fait entrer du sang neuf, notamment Pedro Neto et Vitinha, pour dynamiser les attaques. La pression s’est intensifiée dans les dernières minutes, et c’est finalement dans le temps additionnel que la délivrance est arrivée.Alors que l’arbitre s’apprêtait à siffler la fin du match, le Portugal a bénéficié d’un ultime corner. Tiré par Bruno Fernandes, le ballon a été mal dégagé par la défense irlandaise. À la retombée, Rúben Neves, positionné à l’entrée de la surface, a décoché une frappe sèche et précise à la 90+1 minute, trompant Kelleher d’un tir imparable dans le petit filet.
Le stade a explosé. Les joueurs portugais ont célébré ce but comme une libération. Neves, habituellement discret, a été porté en héros par ses coéquipiers, tandis que Ronaldo, soulagé, est allé le féliciter chaleureusement. Ce but a offert une victoire capitale au Portugal, qui conserve ainsi sa place de leader du groupe de qualification.
Pour l’Irlande, cette défaite a un goût amer. Après un match héroïque défensivement, les hommes de Stephen Kenny ont vu leurs efforts anéantis dans les derniers instants. Leur plan tactique, basé sur un bloc compact et des contre-attaques rapides, avait pourtant parfaitement fonctionné jusqu’à cette dernière minute fatale. Roberto Martínez, en conférence de presse, a salué la persévérance de son équipe : « Nous avons cru jusqu’au bout. Ce genre de victoire forge le caractère d’un groupe. Même après le penalty manqué, personne n’a baissé les bras. C’est cette mentalité qui doit nous accompagner jusqu’à la Coupe du Monde. »
Malgré la victoire, le Portugal sait qu’il devra corriger plusieurs aspects de son jeu avant les prochains rendez-vous. L’efficacité offensive reste un point faible : dominer la possession ne suffit pas si les occasions ne sont pas concrétisées. Les Portugais ont tiré plus de 20 fois au but, mais n’ont cadré qu’à six reprises, preuve d’un manque de précision dans le dernier geste.
Cristiano Ronaldo, malgré son penalty manqué, demeure un atout indispensable. À 39 ans, il continue d’attirer les défenseurs et d’ouvrir des espaces pour ses coéquipiers. Cependant, son influence sur le jeu s’est transformée : moins explosif qu’à ses débuts, il s’appuie désormais sur son intelligence et son expérience pour guider les plus jeunes. Le milieu de terrain portugais, composé de Neves, Fernandes et Palhinha, a montré une belle complémentarité. Neves, en plus de son but, a été essentiel à la récupération du ballon, tandis que Fernandes a orchestré la majorité des offensives. Défensivement, la charnière Rúben Dias – Pepe a été solide, même si quelques imprécisions dans les relances ont offert des opportunités à l’Irlande.
